Le château des Evêques :

en 1270, le seigneur de St Didier le vendit à l’évêque du Puy qui devint aussi seigneur de Monistrol. Au milieu du XVe siècle, l’évêque Jean de Bourbon transforma considérablement le château en y faisant construire une grosse tour aux dimensions exceptionnelles. Au XVIIe siècle, l’évêque Armand de Béthune entreprit d’y construire de nouveaux bâtiments
et un large escalier de pierres de taille. Le dernier évêque, Monseigneur de Galard, fit du jardin un parc dans le goût anglais et embellit le grand escalier par la rampe en fer forgé,
chef d’oeuvre de Miramand, ferronnier de Monistrol. En 1790, le château fut vendu aux enchères.

Le château de Martinas* :

il est situé sur la route d’Aurec. L’histoire des maîtres de Martinas semble devoir remonter au début du XIVe siècle. Parmi les résidents du château de Martinas, on peut notamment citer les seigneurs Baile, les seigneurs de Clavières, la famille Néron, et André Néron-Bancel maire de Monistrol de 1931 à 1939 et de 1940 à 1944. La demeure ne manque ni d’élégance, ni de cachet, avec ses baies multiples, ses nombreuses et opulentes poivrières qui descendent jusqu’au 1er étage, et dont les cônes effilés s’élancent au-dessus des arbres du parc.

Le château du Flachat* :

c’est un manoir antique dont on ne peut préciser exactement l’origine. Quatre familles célèbres se sont succédées dans ce château : les de Flachat, les de Béget, les Charbonnel, et enfin les Néron-Bancel. Remanié au cours des siècles, le château ne manque pas d’allure, avec sa tour pointue coiffée de tuilettes bleutées et sa large façade. Un escalier à vis conduit à l’emplacement d’un ancien poste de garde aux meurtrières soigneusement conservées d’où le regard balaie toute la plaine de Bas en Basset et les monts de la Madeleine.

Le château de Foletier* :

il est la résidence de la famille Jourda de Vaux. Erigé dès le XVe siècle, il fut plusieurs fois remanié. Les multiples restaurations dont il fut l’objet aux cours des siècles ont su lui conférer ce cachet féodal qui rappelle les rigueurs des temps moyenâgeux. A la mort de Jean-François Jourda de Vaux de Foletier, le château fut vendu aux enchères.
Depuis la Révolution, plusieurs propriétaires s’y sont succédés avant qu’il ne revienne à nouveau dans la famille de Vaux.

* Ne se visitent pas.

Le retable de Vaneau :

il date du XVIIe siècle. Il se trouve dans le bâtiment des Ursulines et plus précisemment dans la chapelle. C’est l’évêque Armand de Béthune, résidant du château, qui fit venir de Montpellier le sculpteur Vanneau pour réhabiliter l’intérieur du château des Evêques en sculptant cheminées, plafonds, statues … c’est donc ce même sculpteur qui créa le rétable. Le rétable est en bois doré illustrant la mort de Saint Joseph. Il est classé par les Beaux-Arts depuis 1953.

L’église :

d’après les lignes de sa coupole, elle daterait du milieu du XIIe siècle puis aurait été transformée aux XVIIe et XVIIIe siècle. Le clocher date de 1657. On peut admirer de belles arcades à plein cintre, d’élégants piliers, la décoration rustique des chapiteaux rappelant le haut moyen-âge.

Le donjon ou tour de l’Arbret :

est la seule pièce qui reste du dispositif défensif médiéval de Monistrol. La tour était autrefois plus élevée qu’elle ne l’est aujourd’hui.
La bâtisse présente des fenêtres à linteau cintré du 18e siècle. On peut également apercevoir la fente d’une meurtrière.

Les maisons de béates

Du XVIIème siècle à nos jours, les béates ont animé la vie sociale des campagnes du Velay.
A Monistrol, trois maisons de béates sont encore la propriété des habitants : Le Regard, Chaponas et Paulin.
Il existait des maisons de béates dans d’autres hameaux, qui ont été démolies : à Nantet, Pouzols, Praisles, Tranchard.
D’autres encore sont devenues des propriétés privées comme par exemple celle d’Ollières.

La maison de la béate de Paulin domine le hameau. Elle a été rénovée en 1999-2000 par les bons soins de la municipalité, du SIATLA (Syndicat Intercommunal d’Aménagement Touristique Loire Aval), et du Conseil Général de la Haute-Loire. Elle est louée en partie à des vacanciers. La construction de l’Assemblée est datée de 1879, selon diverses factures de l’époque.Le certificat d’installation du chemin de croix est visible à l’intérieur.

À Chaponas, l’assemblée se trouve au milieu du village. Une association des habitants s’est créée en 1982 : avec l’aide du Conseil Général de la Haute-Loire, elle a fait restaurer la toiture et l’intérieur du bâtiment, qui sert désormais de lieu de réunion ou de fête. Le bâtiment comporte un seul niveau sur sous sol bas. Lorsqu’il était occupé, le bâtiment comportait deux petites pièces qui ont été réunies en une pièce unique. Le puit couvert a été supprimé. Une croix métallique se dresse au voisinage de l’Assemblée. Le certificat d’installation du chemin de croix est visible à l’intérieur.
L’assemblée du Regard a vu sa toiture restaurée par les habitants du village durant les années 80.

Histoire

Vers l’an 900, la  » vie  » et l’église de Monistrol sont assez importantes pour que l’évêque leur confie les ossements de saint Marcellin, deuxième évêque des Vellaves. La paroisse devient  » Saint Marcellin de Monistrol « .
Aux 10e-11e siècles, à côté et à l’ouest de l’agglomération organisée autour de l’église, apparaît un premier château,
une tour plutôt, sur les rochers qui dominent le confluent des ravins.
Vers le milieu du 12e siècle, une nouvelle église est construite, une église romane dont il nous reste la nef et le chœur sous le clocher.

1270-1790 : Monistrol et les évêques du Puy

A partir de cette date et jusqu’en 1790, les évêques successifs cumulent à Monistrol le pouvoir spirituel de l’évêque et le pouvoir temporel du seigneur (ce que rappellent les armes de la ville : le glaive et la crosse).
Les évêques abandonnent le  » château vieux  » et construisent plus près du bourg le château que nous connaissons et qui n’a cessé d’évoluer pendant cinq siècles. Il deviendra une résidence aimée des évêques, loin des contraintes du Puy, leur  » maison de campagne « .
Dans la période faste qui va de la fin de la guerre de Cent ans au début des guerres de Religion, Monistrol connaît une véritable expansion, dont il reste des traces : la  » grosse tour  » du château ; des maisons de ville à escalier en vis et meneaux ; des portails gothiques, des « maisons fortes »aujourd’hui en ruines (Chambon, Paulin, Cazeneuve, les Hivernoux) ou embellies au 19e siècle (Martinas, Foletier et, plus sobrement, le Flachat).
Le 18e siècle se signale par une ambition de modernisation : l’hôpital rebâti en 1706, le cimetière déplacé vers l’extérieur de la ville, une école de filles fondée par les sœurs de St-Joseph.
Surtout, en 1757-1758, une route carrossable est construite pour la première fois entre Le Puy et St-Etienne. C’est le Grand Chemin (actuelle avenue de la Libération), qui, tracé en ligne droite assez loin de la ville murée, change le visage de Monistrol, en attirant à lui une urbanisation nouvelle.

La révolution

La Révolution est d’abord bien accueillie à Monistrol, nobles et bourgeois confondus d’autant plus que la ville est choisie comme chef-lieu du district (le futur arrondissement).
La division apparaît brutalement avec la suppression des couvents et la Constitution civile du clergé (début 1791).
Les ventes révolutionnaires concernent de nombreux bâtiments ou biens fonciers : le château épiscopal, les trois couvents, la chapelle des Pénitents, l’ancienne maison des Antonins et de nombreux domaines ruraux. Le parc du château est loti.
Le calme revient avec le Consulat. Les Ursulines et les sœurs de St-Joseph rouvrent leurs écoles.
Dans les bâtiments des Capucins disparus, un collège secondaire ouvre en 1820, et sera, jusqu’à la loi de Séparation en 1905, ce « petit séminaire  » où l’on venait de tout le Velay oriental.

1871

La population de Monistrol augmente lentement pendant tout le 19ème siècle, jusqu’en 1906 (5.031 habitants), malgré le départ de nombreuses familles vers le bassin de St-Etienne.
Monistrol est une ville industrielle, où dominent la passementerie et la serrurerie.

1893

L’électricité, produite sur le Lignon tout proche, fait briller les premières ampoules et actionne les premiers métiers.
La guerre de 14-18 fauche 184 hommes, et précipite un déclin démographique de 35 ans.
En 1946, la population est descendue à 3.617 habitants, mais elle va remonter.
Dans les années 60 le mouvement s’accélère.
Monistrol attire de nouveaux résidents, sur un territoire communal vaste et varié.
Monistrol retrouve en 1975 sa population de 1906 et atteint 7.500 habitants à la fin du 20è siècle.
Deuxième ville du Velay en 1300, le  » petit monastère  » de l’an Mil est devenu, mille ans plus tard, la deuxième ville de la Haute-Loire